L’ADRESSE EGAREE

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« Je rumine l’implacable,
Chaque soir j’attends encore,
en retenant mon souffle,
le léger frôlement de la porte qui s’ouvre
comme elle fait tous les soirs,chez nous.
dans la pénombre amie du corridor.
Mais rien ne bouge là-dehors,
elle ne reviens plus chez nous,à la maison;
en vain j’écoute encore un peu,chaque soir en silence.
Comme c’est étrange:les morts de l’ancienne saison oublient donc de rentrer?
On-ils perdu l’adresse ? différé le retour ?
Seraient-ils donc distraits,au point de ne plus vivre ?
Malgré mon désarroi de mère abandonnée,
tous les matins sa place au petit déjeuner,
à table devant moi,dans la clarté muette,
reste une chaise , dos au mur: sans bouger,vide et nette. »
Claude Vigée (mon heure sur la terre)

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