Condamnée au silence…
Parce que si je mettais en écriture mes sentiments, les gens penseraient sans doute : « mon dieu, une souffrance comme celle-là, mieux vaut en finir tout de suite ! »
Seulement voilà, ce n’est pas possible, alors, je me tais un minimum, et j’erre dans cette vie sans but personnel.
J’ai longtemps réfléchi à ceci : Je suis convaincue désormais que nous ne sommes pas égaux devant la souffrance de la perte.
Convaincue aussi que nous n’avons pas tous la même capacité à résister face à l’adversité. C’est d’ailleurs ce que les « autres » confondent, la capacité à tenir debout ne signifie pas qu’on « s’en sort bien », c’est même l’inverse.
Au fil du temps, on trouve des parades naturelles, comme, éviter de penser, sauf que, parfois, lorsqu’un flash nous rappelle que le cauchemar est réel, c’est terrible, et on se demande nous-mêmes comment on fait pour survivre à « ça », et s’enchaine alors la colère contre le responsable, et les responsables.
Comment dire que tu manques à ma vie ma chérie, vu que ce mot « manque » est tellement insignifiant. Je l’ai déjà écrit, tout est souffrance, des détails infimes pour les autres prennent une dimension insupportable. Entrer par exemple dans une boutique et voir les mères accompagnées de leurs filles, un supplice, je regarde ailleurs, mais ça ne change rien au tourment. Cette scène me rappelle tellement nous deux ma chérie.
Je t’aime à l’infini, ma petite fille,