« A quels moments les souvenirs cessent-ils de blesser ? A partir de quel moment cessent-ils d’être des lames qui cisaillent les mollets ?
Quand les disparus cessent-ils d’être une pensée douloureuse pour devenir une pensée calme ? A quel moment peut-on rouvrir un album de photos sans éclater en sanglots, une boîte à musique sans la refermer aussitôt ? Combien de temps cela exige-t-il ? Y a-t-il une règle ? Une moyenne ? Évidemment, il s’agit d’une interrogation imbécile, mais comment échapper à l’imbécillité quand on a aussi mal ?
Les souffrances, celles du corps, je pourrais finir par m’y habituer,par en faire une compagne.Je la dompterai ou elle m’emportera .
Mais la souffrance du coeur , on ne s’y accoutume jamais .Elle est insidieuse. Et bien plus dévastatrice.
Je t’écris parce que t’écrire, c’est être avec toi »
Philippe Besson