Un crève cœur chaque année: ça peut sembler étonnant à beaucoup de personnes, mais je suis restée bloquée aux années 2004 et 2005.
Les souvenirs de ces 13 dernières années s’estompent au fur et à mesure, au point d’oublier ce que j’ai fais la veille, le mois dernier et encore davantage il y a six mois.Peut être pour ne conserver que les belles années de bonheur, peut être que mon esprit n’est pas en mesure de tout stocker, alors il trie, et bien sur , de préférence les souvenirs du temps ou j’avais deux enfants.
Cela me ramène à la rentrée, ou plutôt aux rentrées, puisque je me souviens de toutes.
Ma petite Mélodie, tu les aimais ces rentrées, l’occasion pour toi d’être entourée, c’est tout ce que tu aimais, qu’y a t il de plus vivant qu’une école ?
Des images précises me restent en mémoire, par exemple ton entrée en sixième à Camille Claudel.Je t’ai accompagnée en voiture car pour le premier jour, j’y tenais, et toi aussi je pense.Ton grand frère rentrait au lycée la même année, l’écart d’age entre vous a fait que vous n’avez presque jamais été dans le même établissement, malheureusement.
Ce matin là donc, en voiture, l’auto radio hurlait le tube de l’été « Samba de amigo » et toi, tu dansais sur le siège passager, et ça nous faisait sourire, comme toujours ma poupée.Ces images sont si précises , si vivantes, c’est tout ce qu’il me reste de toi mon Amour, ma petite fille.
Tu aimais bien ce collège je crois, tu y avais tant d’amis.J’ai appris, après ta disparition, le bien que tu y avais fais, je n’avais jamais su à quel point tu avais pu aider certains élèves en difficultés.Une jeune fille est venue me raconter un jour comment elle était harcelée, et comment tu as réglé le problème rapidement; elle m’a dit » sans Mélodie, je n’aurais jamais tenu le coup ». Une autre « c’est grâce à Mélo que j’ai réussis en maths » et bien d’autres exemples, plus ceux dont je n’ai pas connaissance et que j’ignorerai toujours.
La vie est cruelle, tu as croisé un monstre dont la vie n’a aucun intérêt, alors que la tienne était si précieuse, si riche, pour nous, pour les autres, et pour les enfants que tu n’auras jamais.
Maman qui t’aime à l’infini