Ce qu’ils deviennent importe assez peu aux proches de leurs victimes, plutôt écrasés de chagrin et vivant dans le souvenir des années de bonheur.
Néanmoins parfois, nous y pensons, à ces meurtriers.
Parfois on voudrait entendre dire que la vie leur étant insupportable, ils ont mis fin à leurs jours, mais cela n’arrive jamais.
Le plus souvent on préfère qu’ils vivent, avec le très mince espoir que le souvenir de leurs crimes vienne les tourmenter, cela arrive sans doute rarement, ils semblent réussir à se conditionner (avec l’aide de leurs proches complices) vers une démarche de non-responsabilité, d’auto-excuses, voire de rejet de la faute sur leurs victimes.
Un assassin de la route ayant tué sous empire alcoolique un jeune innocent, a écrit un livre une vingtaine d’années après son crime, sans doute parce qu’il était lui-même père de jeunes adultes et qu’après de longues années à se cacher, il avait soudain peur pour eux. Ce livre n’est pas un mea culpa, plutôt une thérapie pour lui-même, une honte.
Cela conduit à penser que la vie de ces assassins reste entachée du sang de leurs victimes toute leur vie.
Il est probable que les dégâts psychiques sont importants sur leur cercle familial lorsqu’ils en ont un.
Plusieurs cas peuvent se présenter, notamment s’ils ont des enfants, ou pire pour eux, s’ils deviennent parents après leurs crimes.
Dans le premier cas, ils auront beaucoup de mal à cacher leur situation d’assassin à leurs enfants, créant un profond malaise au sein de la famille.
Dans le second cas, le pire pour des enfants innocents, est d’apprendre un jour qu’ils sont nés de parents assassins. Il apparait sous-jacent, que l’accident dont est responsable le parent assassin, a changé la trajectoire de vie de celui-ci et que l’existence des enfants à venir en a résulté, on en revient toujours à la théorie du battement d’aile du papillon.
On ne peut pas donner la vie sereinement après avoir donné la mort.
Bien sur les lâches assassins tenteront de dissimuler leur crime, mais les non-dit et les silences intrafamiliaux sont plus dévastateurs pour des enfants que la vérité elle-même.
Nous vivons à l’ère numérique, de la communication, les procès en correctionnelle sont publics, les dossiers sont classés mais ils existent, des dossiers épais conservés par le tribunal, des articles de presse nombreux témoignent des faits, tout est là, rien ne s’efface.
Que le visage de leurs victimes les accompagne jusqu’à la fin de leur vie.